Retour

Parité, politique et famille :

Depuis Olympe de Gouge(*) les femmes réclamant l’égalité de droit des femmes et des hommes ont été bien isolées au sein de la société, mais aussi au sein des femmes elles même et ce malgré des hommes de bonne volontés tel Condorcet. Malgré les belles idées de la France révolutionnaire, le suffrage Universel n’avait pas inclus la compagne de l’homme comme faisant partie de l’Univers. Il aura fallu attendre près de deux siècles pour que leur soit accordé le droit civique le plus basique dans une démocratie : celui de voter.

Aujourd’hui, les pères engagés dans les Mouvements de la Condition Paternelle et qui portent maintenant le même flambeau dans ce combat de l’égalité de droit au sein de la famille vivent les mêmes incompréhensions, le même isolement. Là encore l’oppression qu’ils subissent vient de la société et non « des femmes ». Le système judiciaire, au nom de la société, d’experts en juges, d’enquêtrices en psy, multiplie les embûches à l’exercice normal de la parentalité du père.

Les femmes ont des difficultés à accéder aux responsabilités politiques, à obtenir des investitures pour les élections dans les parlements français. C’est l’autre facette de la même idéologie vieillotte qui prétend imposer un partage sexué des rôles. Pourquoi cela ? Trop souvent les femmes politiques sont considérées, en vertu d’un stéréotype encore tenace comme devant donner la priorité à leurs enfants, et à leur foyer. Cela d’autant plus qu’elles travaillent déjà dans la journée. En Allemagne où le pourcentage des femmes qui travaillent est moindre qu’en France, celles-ci sont mieux représentées dans les instances élues. Selon ce stéréotype l’homme, ex -chef de famille, représente la famille dans la société, va gagner de quoi la faire vivre, va défendre le pays pendant que la mère torche la marmaille ! Une femme qui va faire de la politique pendant que le père prépare le repas des enfants et les couche serait une mauvaise mère ! Et d’ailleurs, le père qui accepterait ça n’aurait aucune fierté, il ne « porterait pas la culotte » comme il faut ! Bref ce ne serait pas vraiment un homme !

Des cercles vicieux tournent bien rond : les papas ne s’occupent pas souvent de leur bébé parce qu’ils passent leur temps au travail, et les papas n’ont pas besoin de vrai congé de paternité puisqu’ils ne s’occupent pas souvent de leur bébé. De même on disait autrefois : donner le droit de vote aux femmes ! Absurde, elles ne s’intéressent pas à la politique !

Une réflexion sur les moyens de rompre ces cercles infernaux est menée, certain(e)s suggèrent des quotas de femmes à l’Assemblée. Nous sommes résolument favorables au rééquilibrage des sexes dans les représentations parlementaires. Les élus du peuple sont souvent très absorbés par leurs activités nécessitant de fréquents déplacements, et certains députés consacrent-ils encore moins de temps à leurs enfants que bien des pères divorcés, déléguant les taches éducatives à leur compagne. Qui peut croire que ces hommes là sont à l’écoute des revendications que nous formulons ?

Qui peut douter que les femmes élues y seront plus sensibles ?

Néanmoins nous nous interrogeons sur l’efficacité des quotas et ne prenons pas parti sur la méthode. Mais si ils étaient institués pour servir à ce rééquilibrage, chez les députés, alors il faudrait aussi instituer :

• des quotas de pères qui prendraient leur journée quand leur enfant tombe malade !
• des quotas d’hommes parmi les auxiliaires de puériculture dans les crèches
• et des quotas de pères à qui l’on confie les enfants en cas de divorce !

En attendant on peut essayer des petites mesures toute simples :

• L’aménagement d’un vrai congé de paternité à la naissance des enfants, donnant à la relation père-enfant les mêmes chances de s’établir qu’à la relation mère-enfant.
• Des autorisations d’absence sans perte de salaire pour participer aux séances de préparation à la venue de l’enfant qu’ont les mères pendant leur congé de maternité et la mise en place du congé de paternité.
• Le changement de nom des écoles « Maternelles » en « petite-école » ( par opposition à la grande-école).

Les enfants ont à y gagner un meilleur équilibre entre leurs deux parents, les femmes ont à confirmer leur statut de citoyenne dans la société à part entière, et les pères leur statut dans la famille.

Il n’y a pas deux combats : celui pour les droits des femmes et le nôtre pour les droits des pères n’en font qu’un !